Le breton maintenant… et après ? – Ar Brezhoneg bremañ… ha goude-se ?
Organisé les 24 et 25 avril 2018 à Brasparts par le SNUipp-FSU et le SNES-FSU
Mardi 24 et mercredi 25 avril 2018, une soixantaine de collègues venus de toute la Bretagne se sont réunis à Brasparts, pour faire un état des lieux de l’enseignement du breton dans les académies de Rennes et Nantes. Les regards, les pratiques et les revendications se sont croisés et enrichis entre les enseignants du premier degré, du second degré l’association divyezh et l’office public de la langue bretonne.
Le stage a abordé :
l’analyse des chiffres des filières, pour comprendre et dresser un état des lieux,
l’étude des langues régionales en générale, en France et en Europe, avec des situations très variables selon les académies,
la réflexion sur des aspects didactiques et disciplinaires : enseigner les mathématiques en filière bilingue, capacités narratives au travers d’une étude sur l’enseignement du Basque).
A travers des ateliers, des revendications pour l’avenir du Breton ont été rédigées. Nous vous proposons un aperçu des débats.
Etat des lieux
Alors que l’académie connaît une baisse du nombre d’enfants scolarisés dans ses écoles (dans le 22, le 29 et le 56), les filières bilingues connaissent une croissance qui se remarque surtout depuis 2 ans (mise en place de la convention état-région pour le développement des langues de Bretagne en décembre 2015). Cela crée des cartes scolaires difficiles pour tout le monde
Le nombre des emplois du secondaire pour l’académie est de 62 ETP (+ 2,75 pour les salariés de TES) en 2011 et 62 en 2017 (+ TES). Cela signifie, vu l’augmentation du nombre d’élèves en filière bilingue au collège, que ce sont les enseignants de l’optionnel dans le secondaire qui ont été pris pour assurer l’enseignement en filière bilingue. La FSU s’inquiétait déjà en 2011 de la baisse de l’enseignement optionnel dans les collèges et lycées de la région. En 2017, la situation est encore plus critique.
Quelles revendications à l’issue du stage ?
Les élèves , bilan et perspectives pour les filières, la langue vivante breton au collège et au lycée.
que l’initiation au breton dans le primaire, expérimentée dans le Finistère soit étendue aux 5 départements par le biais de professeurs des écoles itinérants tel que cela a existé dans le passé. Ces collègues renforceront le lien entre les différentes écoles et les collèges dans le cadre de la liaison école-collège. Il y a nécessité que la continuité de cet apprentissage soit assurée de la maternelle au lycée.
qu’une véritable politique de développement de l’option soit mise en place par le biais d’une carte des pôles à l’instar des filières bilingues. Nous rappelons que c’est une promesse faite par le précédent recteur.
que les moyens concernant l’optionnel, comme le bilingue, soit assurés en les fléchant par le biais d’une enveloppe dédiée.
l’administration oppose bien souvent l’impossibilité d’ouvrir par le manque de personnes-ressources. La FSU constate un grand nombre d’abandons, de demandes de changement de discipline ou de bifurcation des PE vers l’enseignement en français. C’est la raison pour laquelle la FSU demande la mise en place d’un bilan social.
Pratiques et contenus d’enseignement, évaluations bilingues
concernant les évaluations, il n’y a nécessité d’obtenir les résultats de 2009, 2016 et ceux de cette année pour les 3èmes. Se pose aussi la question de la formation continue.
pour le second degré, associer nombre de DNL (Disciplines Non Linguistiques) dans l’établissement avec ses résultats aux évaluations langues régionales. Montrer ainsi que l’on ne peut pas atteindre les mêmes niveaux de compétences linguistiques en breton avec des horaires variant de 3 à 15 heures de breton en collège.
à adapter les supports de communication ou d’évaluation aux contextes des écoles et établissements : nombre de DNL, évalue -t-on le breton dans le cadre de l’option ou d’une filière bilingue ou LV1, 2 ou 3 ?
la formation des Atsems : c’est la clé du bilinguisme précoce. La question d’une prise en charge globale du financement de la formation et du remplacement par la région se pose. Adaptation des formations aux objectifs : devenir locutrice.teur c’est 6 à 9 mois intensifs et pas une journée par semaine comme proposé actuellement.
il n’y a pas lieu d’opposer parité et immersion. La question d’une expérimentation immersion est possible en Bretagne, sur le modèle du basque et du corse, avec la nécessité d’en évaluer les résultats.
Ces revendications, issues des débats, sont à compléter et à adapter selon les contextes des territoires. Elles sont en cohérence avec les revendications générales que porte le SNUipp-FSU pour toute la profession et l’avenir de l’école publique.
En ligne sur le site du SNUIPP 56, les diaporamas des intervenants au stage.
- Immersion et capacités narratives en basques- B Lascano : Immersion_et_capacites_narratives_en_basques-_B_Lascano -stage FSU 2018
- Place et enjeux pour les langues régionales – M Rollin : place_et_enjeux_pour_les_langues_regionales_-_M_Rollin-stage FSU 2018
- Le bilinguisme en pratique dans l’enseignement des maths – S Alliot : Le_bilinguisme_en_pratique_dans_l_enseignement_des_maths_-_S_Alliot-stage FSU 2018
- Pol_Yezh25Ebrel2018 intervention Lena Louarn : Pol_Yezh25Ebrel2018_intervention_Lena_Louarn-stage FSU 2018