à 18 heures – Librairie Sauramps – Montpellier
L’Aucèu-libre (l’Oiseau-livre) a fait son nid à Salinelles, sur les rives du Vidourle, que les linguistes désignent comme la frontière naturelle entre les parlers languedociens et provençaux. Est-ce la raison du succès de cette maison d’édition œcuménique, qui a su concilier les dialectes et les graphies, tout en nous offrant un riche éventail de genres, d’époques et d’inspirations ? Traductions, créations originales, reprises d’œuvres classiques, prose, récit, poésie : toutes les espèces de plumes s’y trouve représentées. Son catalogue éveille toutes les curiosités, satisfait tous les goûts et illustre la grande richesse de la culture occitane..
Danièla Julien. Contes de la sartan. 2019. 128 pages, 14 €.
Réécriture de 7 contes de la région rhodanienne provençale : Le coulobre de Vallabrègue, Le printemps prisonnier, La bénédiction des bouteilles, La nuit de la Saint-Jean, Les yeux d’or, Rousset ou La nuit de Noël, dans une langue provençale que Joseph d’Arbaud n’aurait pas reniée ! Magnifiquement illustrés par Gregory Bonfillon.
Miquèla Stenta. Negrelum. 2019. 108 pages, 10 €.
Miquèla Stenta fait le récit d’une fin de vie, celle de sa mère qu’elle a accompagnée jusqu’à sa mort. Elle le fait sans complaisance, dans la lumière noire et la vérité crue d’un implacable réel. Elle nous décrit la déchéance physique et mentale d’un être cher, le plus proche de nous, puisqu’il nous donna la vie, en échange de quoi, on ne peut que l’accompagner vers sa mort, la seule issue possible à son naufrage. L’auteure nous raconte au quotidien les étapes de ce chemin de croix. Sans cesse déçue par la vision d’une ruine inexorable, l’affection ne peut s’exprimer que dans une démarche de lucidité : accomplir jusqu’au bout les gestes de la tendresse, quoi qu’il en coûte, sans détourner le regard. Dans une société qui refuse la pensée de la mort et le spectacle de la vieillesse, le récit occitan de Miquèla Stenta témoigne de la haute exigence morale que nous impose notre absurde et tragique condition : rester lucide jusqu’au bout.
Felip Gardy. Médoquinas / Médoquines. 2019. 76 pages, 10 €.
Après Nîmes et Montpellier, villes d’enfance et de jeunesse, ces Médoquinas, troisième volume d’une trilogie des lieux, nous emmènent dans la région où Philippe Gardy s’est installé depuis de nombreuses années. À la différence des Nimesencas et des Montpelhierencas, elles ne comportent « aucun village d’enfance ». Ce sont encore des rêveries, capricieuses et fugaces, sur le singulier territoire du Médoc, déclenchées par des détails inattendus : Lesparre où se maria la mère de Max Rouquette e où combattit Félix Castan pendant la guerre ; Brach, où se réveille le souvenir d’un poète de la Renaissance et de son ami Saluste Du Bartas ; le phare de Cordouan et tant d’autres noms de lieux magiques, tous évoqués avec l’évanescence, la nostalgie et l’infinie délicatesse auxquelles on reconnaît le poète Gardy.
Mathieu Poitavin. Josette Kroner. 2019. 190 pages, 13 €.
Ce conte a été publié en feuilleton et en temps réel sur le blog Tam-Tam, de 2013 à 2014.
Rencontres occitanes de Sauramps organisées en partenariat avec ReDOc/LLACS de l’Université Paul Valéry (recherche en domaine occitan).