Cette réunion, comme ses équivalents dans les autres départements, s’est tenue dans une atmosphère constructive. Sa durée permet d’entrer dans le détail des problèmes et de confronter les informations et points de vue, permettant de préparer efficacement le Conseil académique des langues régionales.
Voir le diaporama projeté : GT_OCCITAN_34_novembre_2023
Présents
- Monsieur Audebeau, FSU
- Monsieur Bellanger, ville et métropole Montpellier
- Monsieur Chabaud, pour le département d’occitan de l’Université Paul-Valéry
- Monsieur Rampon, Fédération des Calandretas
- Monsieur Raymond, DAASEN
- Monsieur Rivière, Région
- Madame SERVA, CPD
- Madame Verny, CREO
- Une représentante du SNALC
- Deux IEN
- Madame la directrice école Calandreta Béziers
Le DAASEN remercie les participants pour leur présence, Madame SERVA remercie ceux qui lui ont envoyé des contributions pour préparer la réunion (Remarque : on trouvera la contribution du CREO annexée à la suite).
La représentante du CREO se réjouit que le diaporama préparatoire de la réunion ait été envoyé en amont : GT_OCCITAN_34_novembre_2023
Commentaire est fait de la variation des effectifs par rapport à l’année précédente :
Concernant l’enseignement public, on observe une légère baisse globale dans le premier degré, essentiellement dans l’enseignement de sensibilisation mais une augmentation en bilingue et l’ouverture d’enseignement renforcé qui concerne 171 nouveaux élèves, autrefois inscrits seulement en sensibilisation.
Discussion sur le 2nd degré
Concernant le 2nd degré, il y a augmentation en collège. Les effectifs en lycées restent très faibles malgré une légère augmentation.
Parmi les ouvertures (voir diaporama) est signalée au collège d’Agde une initiation généralisée sur 3 classes qui concerne 83 élèves : une classe par trimestre (2h) + atelier web et radio, initiation faite par professeur documentaliste du 2nd degré bénéficiaire en 2022-2013 du dispositif « Ensenhar – professeurs ».
Intervention du CREO : la situation dramatique du lycée, comme à toutes les langues générales est soulignée à chaque réunion. Elle est due à une réforme catastrophique qui marginalise les options et rend les emplois du temps ingérables. MJ Verny redit la gravité de la situation : de 20 lycées en début de millénaire nous sommes passés à 7 pour l’académie, avec les fermetures de Clermont-l’Hérault, Joffre, Frédéric-Bazille. Elle souligne que la collègue agrégée d’occitan du lycée Frédéric-Bazille n’enseigne plus qu’en lettres suite à la fermeture de l’option, dont la situation difficile a été aggravée lorsque le lycée n’a plus accueilli les élèves du collège Calandreta comme cela avait été le cas pendant 15 ans.
La représentante du CREO demande qu’on travaille à la reconquête des espaces perdus lorsqu’il y a les ressources humaines. Elle prend le cas de Joffre où la collègue en poste au collège, pourtant en fin de carrière doit compléter son service au collège de Clapiers alors qu’elle pourrait enseigner en lycée. Elle fait état d’une enquête du CREO auprès des collègues du second degré qui montre que la majorité de leur service s’effectue dans leur discipline de complément, autant d’heures perdues pour l’occitan.
Elle demande qu’on réfléchisse sur la possibilité de commencer l’occitan en seconde et qu’on envisage une campagne de promotion de l’occitan à ce niveau.
Ces inquiétudes et demandes sont partagées par les représentants de la Région, de l’OPLO et de l’Université. Ce dernier insiste sur l’extrême faiblesse des étudiants directement issus du lycée qui pèse sur les viviers des concours.
Si le représentant de la Direction Académique invoque l’absence de demande de cours de la part des élèves, il accepte de faire remonter la demande d’initiation en seconde.
Christophe Causse, chargé de mission IPR, explique le poids des heures de « valence » dans les services des collègues par le souci de leur éviter de travailler sur un trop grand nombre d’établissements.
Une discussion a lieu sur l’idée de proposer une généralisation de l’offre d’occitan à tous les lycéens. La représentante du CREO juge l’idée séduisante mais utopique pour le court terme alors que nous sommes dans une situation d’urgence. Pour elle, il convient de chercher des points forts, de s’appuyer sur les collègues en poste en collège en cherchant avec eux comment augmenter leur service en occitan dans le lycée de secteur et en travaillant sur les lycées dont les options d’occitan ont été fermées dans la dernière décennie.
Le représentant de la FSU pose la question de la prise en charge horaire de l’initiation : elle risque d’être prise sur la marge de l’établissement ; il y a donc besoin d’une dotation supplémentaire. Il souligne le poids insuffisant des options à l’examen qui explique les non-choix des élèves.
La représentante du CREO pose la question de la possibilité d’ouvrir l’enseignement de spécialité proposé par Clémenceau en visioconférence aux autres lycées de l’Académie. Réponse de l’administration : la proposition a été faite ; elle s’est heurté au refus des chefs d’établissements pour des raisons d’impossibilité d’établir des emplois du temps compatibles.
Dans le premier degré
Le retour est positif sur les ouvertures. La préoccupation de la mixité du public est présente dans ces ouvertures. 1er degré : retours positifs – travailler la mixité du public
Présentation de la cartographie par circonscription
Le représentant de la FSU souligne l’intérêt du document qui met en évidence les points forts et les points faibles, comme les manques en lycée, à Sète par exemple où vont les élèves de 3 collèges : Loupian, Mèze, Hugo
La représentante du CREO souligne le besoin d’encadrement supplémentaire dans le premier degré. Elle souhaite qu’on ne se satisfasse pas de « planter des drapeaux » sur de nouveaux territoires, mais qu’on soutienne davantage les équipes. Elle signale que plusieurs collègues du bilingue, parmi les mieux formés et les plus motivés, sont passés en monolingue (provisoirement ?) suite d’épuisement. Or la conseillère pédagogique doit veiller à la progression du bilinguisme, mais aussi soutenir les équipes, tout en animant le projet pédagogique académique qui concerne près de 4000 élèves. Le représentant de l’OPLO exprime le besoin d’un poste supplémentaire
Demande de plus de moyens d’encadrement pour accompagner les collègues qui se découragent.
La représentante du SNALC a été saisie par les collègues de Mandela, à Béziers, où les ressources humaines sont trop fragiles.
Les deux IEN présentes affirment leur volonté de soutenir les collègues, en appui de la conseillère pédagogique. Plusieurs cas sont évoqués où ces équipes d’encadrement sont allés sur le terrain : Sérignan, Mandela, Mireval, Clermont.
Formation continue
Les dispositifs sont présentés, notamment le stage académique pour le premier degré, à public désigné, qui permet à 5 collègues / dépt de se former et de passer le DCL. Ce stage s’avère très efficace, les collègues en reviennent avec de bons éléments de formation et une grande motivation.
Le représentant de la région souligne le rôle de celle-ci pour financer formation EN et précise qu’il est important que les étudiants qui réussissent le concours fassent ce pour quoi ils ont été formés. Par ailleurs, des problèmes juridiques se poseraient, selon lui, au niveau de la Région quant à la possibilité de financer des formations de l’Education nationale.
La représentante du CREO note que parfois le politique passe avant le juridique, notamment pour les importants financements accordés à l’enseignement associatif de statut privé. Elle souhaite que la Région ait au moins la même volonté politique concernant l’enseignement public qui touche un plus grand nombre d’élèves et a le plus fort potentiel de progression.
Le représentant de la Région, tout en affirmant la légitimité du soutien à Calandreta, souhaite qu’on lui fournisse le maximum d’arguments pour justifier l’importance du stage académique.
Monsieur Causse, IPR souhaite que l’on puisse intégrer le stage académique dans la nouvelle Convention[1].
Le représentant de l’OPLO souligne l’enjeu de la formation continue qui est un pilier important pour le développement de l’enseignement ; si la convention-cadre patine, ne peut-on pas travailler sur des conventions académiques déclinées au niveau des départements ?
Le DAASEN souligne le risque que serait, au niveau de la Rectrice, une crainte de désengagement financier de la Région.
Le représentant de la Région indique qu’il est important de valoriser l’investissement de la Région dans la formation afin de s’assurer de sa pérennité.
Le dispositif Ensenhar Professeur est évoqué, entre autres par le représentant de l’Université. Il se porte très bien, les personnels motivées, profils différents, leur présence a également un rôle formateur pour les jeunes étudiants. Ces collègues effectuent un travail important à l’issue duquel ils obtiennent une licence.
[1] NB. Celle-ci est encore en navette entre la Région et la DGESCO.
Annexe : contribution du CREO à la préparation de la réunion
Je serai présente au nom du CREO Lengadòc, association des enseignants d’occitan de l’Éducation nationale ; je devrai vous quitter vers 16h30, ayant une réunion sur le site de Saint-Charles à 17h.
Pour ce qui concerne le CREO, je reposerai
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1- la question des ressources humaines dans le premier degré
- tant en encadrement (une seule CPD pour développer le bilinguisme, animer le projet pédagogique, et veiller à la formation des collègues, c’est trop peu : ce n’est pas un ETP qu’il faudrait mais au moins un ETP et demi)
- qu’en enseignement : développer le bilinguisme, c’est bien, nous le voulons tous, mais avec quelles ressources humaines ? comment assurer les remplacements des collègues en congé maternité (fréquents étant donné leur âge) ? Il a été question dans plusieurs groupes de travail départementaux d’une enquête sur les « ressources dormantes » (entre autres, mais pas seulement, des collègues ayant validé le CRPE langues régionales et n’enseignant pas celles-ci, pour des raisons inconnues). Il nous semble important de les identifier et d’avoir avec ces collègues un échange pédagogique en vue de les aider à revenir à l’enseignement de l’occitan pour lequel ils et elles ont été préparés (et pour lequel ils ont parfois obtenu une bourse de l’Office public).
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2- la question du second degré
qui demeure sinistré, avec des collègues dont une part importante de leur service ne se passe pas forcément en occitan (je demande donc un état des dits services). Je pose de nouveau la question des fermetures de lycées dans le département (Clermont l’Hérault (Possibilité de reparler de la pétition , Joffre, Frédéric-Bazille). Ces fermetures contraignent des collègues à augmenter leur nombre d’établissements de rattachement ce qui entraîne des services impossibles, d’autant plus impossibles que les effets de la réforme des lycées rendent les emplois du temps invivables. On constate qu’après le collège certains élèves veulent « passer à autre chose ». Il faut donc une politique de recrutement de nouveaux élèves à partir de la seconde. Pour ce faire, l’Office public doit reprendre sa campagne en direction des lycées et les collègues qui n’ont pas un service complet en occitan dans leur collège de rattachement doivent pouvoir consacrer une partie de leur service à ce travail de sensibilisation en vue de faire émerger les viviers d’élèves nécessaires au développement de l’enseignement que nous voulons tous.
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3- la question de la formation continue
Elle est essentielle pour nous et nous tenons beaucoup notamment au stage académique des collègues du premier degré et aux journées de formation des collègues du second degré. Nous nous permettons de rappeler que ces collègues sont le plus souvent seuls dans leur établissement, et que les stages de formation continue sont pour eux la seule possibilité de rencontrer des collègues de leur discipline. Par ailleurs, de nombreux collègues du premier degré notamment nous font part de leur insécurité linguistique lorsque leurs études sont lointaines, lorsqu’ils n’ont pas validé une licence d’enseignement. Une formation continue en langue leur est absolument indispensable pour assurer une formation de langue et en langue (enseignement des DNL – disciplines non linguistiques) de qualité.
- la question du projet pédagogique académique qui structure l’enseignement de l’occitan depuis des décennies à travers l’association relais Zo, Petaçon. La réussite de ce projet est telle qu’il englobe désormais, hors académie, le département de l’Aveyron et que des demandes individuelles nous parviennent chaque année de collègues de l’académie de Toulouse ou Bordeaux nous sollicitant pour accéder aux ressources du projet. Le CREO n’acceptera pas une diminution des subventions de cette association qui bénéficie, outre une aide du CR, de l’aide de plusieurs CD, mais aussi, en nature (mise à disposition de salles mise à disposition des services techniques des communes ), des villes concernées par les rassemblements départementaux qui touchent plusieurs milliers d’élèves.