Remarques CREO Lengadòc
- Ce compte rendu relate essentiellement les échanges et se concentre sur la situation de l’occitan dans l’enseignement public. Il a vocation à être complété par les diaporamas projetés et faisant un état des lieux précis des enseignements, effectifs et projets pédagogiques.
- Comme les groupes de travail départementaux, ce conseil s’est tenu avec une grande qualité d’écoute de la part des autorités de l’Éducation nationale et dans une atmosphère de collaboration dynamique de la part des composantes (EN, élus, organisations syndicales, représentants des associations)
Le conseil est ouvert par Madame la Rectrice
- Elle se réjouit de la dynamique engagée collectivement. Elle présente Anne-Laure Arino, DASEN des PO, désormais en charge du dossier LR[1]. Elle exprime sa conviction que l’enseignement des langues régionales est une richesse pour les élèves de l’académie. Cette richesse va bien au-delà de la langue et représente une vraie dynamique culturelle qu’il faut faire connaitre et qui est partagée par l’Ėducation Nationale et les collectivités.
- Elle annonce l’arrivée, le matin même, d’un courrier du Ministère de l’enseignement supérieur (qualification_occitan_langue_d_oc_DR_21072022) annonçant que la cartographie des disciplines rares vient de se voir adjointe une autre discipline rare qu’est l’occitan. Il s’agit d’une nouvelle très importante qui devrait contribuer à la préservation des moyens universitaires dévolus à l’occitan.
- La rectrice donne ensuite la parole aux représentants des collectivités, en insistant sur le fait que le CALR est un lieu de discussion et pas seulement une chambre d’enregistrement.
- S’expriment tour à tour :
- Patricia Moullin-Traffort, Vice Présidente du conseil départemental 34, qui se réjouit de participer à cette réunion, affirme la volonté du département de s’associer à la politique dynamique présentée.
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- Boris Bellanger, adjoint au maire de Montpellier, qui signale qu’il est désormais désigné pour siéger au CALR au nom de L’Association des Maires et des Présidents d’Intercommunalités de l’Hérault (AMF34). Il se dit heureux d’intégrer le CALR où lui-même ou madame Dombre-Coste, première adjointe en charge des écoles, pourront désormais siéger.
- Benjamin Assié, conseiller régional en charge de l’occitan et du catalan, qui
- excuse sa collègue Eliane Jaricki, ainsi que le représentant de l’OPLO, bloqué par un problème ferroviaire.
- se félicite de la nouvelle dynamique engagée par l’Académie et remercie tous les acteurs qui y ont contribué.
- se félicite malicieusement du label « discipline rare » décerné à l’occitan par le Ministère de l’Enseignement supérieur, tout en notant le caractère ambivalent du terme « rareté » et en souhaitant que des mesures soient prises pour que l’occitan ne soit plus une discipline « rare »
- souligne, au nom de la Région, le rythme inégal des ouvertures de classes bilingues et se déclare attentif au dossier
- revient sur la situation sinistrée du second degré où l’enseignement en lycée continue de s’effondrer suite à la réforme. Si la labellisation « discipline rare » au niveau du supérieur est une très bonne nouvelle, il y a une contradiction évidente avec les effectifs des lycées, trop faibles pour nourrir le supérieur, et, partant, constituer un vivier des futurs cadres dont le développement a besoin.
- évoque la carence de l’Académie en matière de convention-cadre depuis la fin décembre. La Région demande que le Ministère de l’Enseignement supérieur y soit associé.
- rappelle que nous fêtons les 2 ans d’anniversaire de la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion du 21 mai 2021 – dite « loi Molac », dont l’article 7, désormais intégré au Code de l’Éducation (article L. 312-11-2), stipule clairement que dans le cadre de conventions entre L’État et les collectivités territoriales « la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves ». Pour ce faire, il faut que les académies en charges des LR – en plus de leurs autres charges – obtiennent des moyens spécifiques permettant que l’application de la Loi se fasse sans risque de concurrence.
- se réjouit de la représentation de la DRAC (Madame Magali Castillon) au CALR et signale que la Région apporte une aide importante aux projets culturels.
Madame la Rectrice intervient alors pour signaler que la future convention pour l’occitan est en préparation au Ministère, et qu’elle ne devrait pas tarder à arriver dans les Rectorats. Elle doute de l’attribution de moyens spécifiques et signale qu’en l’attente du cadre conventionnel les services ont continué à travailler.
- Hervé FUMEL, pour la FSU, qui regrette, lui aussi, l’absence de convention cadre pour l’occitan, et le fait que les organisations syndicales aient été tenues à l’écart des débats. Monsieur Fumel annonce l’envoi d’un texte reprenant les points qui sont fondamentaux pour la FSU. Ce texte a été envoyé le lendemain du CALR à tous les membres de celui-ci : 2305-31-Déclaration de la FSU au CALR du 30 mai 2023
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- MJ Verny – représentante du CREO Lengadòc – enseignement public
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- se réjouit de la présence des élus, de la présence suivie de la Région et de la présence nouvelle des représentants de l’Hérault et de la Ville de Montpellier.
- revient sur la question des moyens spécifiques : les académies qui s’engagent, comme la nôtre, dans une politique dynamique le font en sus de leurs autres multiples charges et obligations, qui ne sont pas moindres que celles des académies n’ayant pas en charge des LR – et donc l’application de l’article L. 312-11-2 du Code de l’Education. Il s’agit de demander au Ministère l’attribution au Rectorat de Montpellier des moyens pour fonctionner avec ces spécificités. Madame Verny signale que le corse ou le basque ont – et c’est une bonne chose – bien plus de moyens dédiés à l’enseignement de leur langue (notamment en matière de formation des maîtres).
- redit la situation sinistrée du 2nd degré, redemande la réouverture progressive des formations fermées en lycée
- pose la question des ressources humaines, notamment en termes de remplaçants bilingues dans le 1er degré. MJ Verny se réjouit des enquêtes réalisées dans les départements sur les « ressources dormantes » et demande s’il est possible que certains de ces collègues, s’ils le souhaitent, soient affects aux remplacements.
- Madame la Rectrice
- répond que la place et l’histoire des LR sont différentes pour chaque territoire, et qu’on ne peut pas comparer avec le basque et le corse. Elle évoque notamment la situation de l’enseignement de l’allemand-alsacien qu’elle connaît bien
- à propos des effectifs en lycée, invoque la non-demande des familles et élèves
- affirme que la question des LR n’est pas seulement l’affaire de l’EN, mais qu’il s’agit d’une question sociétale, qui doit être prise en charge par l’ensemble de la société.
- annonce que les ETP – équivalents temps pleins – affectés à la formation « Ensenhar» sont passés de 3 à 4
Présentation des diaporamas
Après les premiers échanges, le conseil se poursuit par la projection des diaporamas présentant l’état des lieux en matière d’enseignement du catalan et de l’occitan. Ceux-ci insistent sur la nécessité de cohérence et de continuité des parcours, lesquelles sont illustrées par des exemples–phares. Les projets pédagogiques, nombreux et dynamiques dans les deux langues, sont évoqués, de même que les actions de formation continue des personnels, qui attirent un nombre important de collègues.
Noter que le représentant de l’APLEC insiste, comme le CREO, sur la continuité lycée-fac pour assurer les viviers des universités et INSPEs
- Au niveau de l’occitan, après la présentation des ouvertures en 1er et 2nd degrés, la représentante du CREO reprend la parole
- pour la question des lycées, qui n’est JAMAIS sérieusement traitée ; elle évoque les ruptures de continuité avec l’exemple de Clermont l’Hérault où une pétition lancée par les parents ne semble pas avoir eu de réponse.
- Elle pose par ailleurs la question de l’encadrement pédagogique, suite à la demande par la FSU 66 d’un deuxième poste de CPD – conseiller pédagogique départemental en catalan au motif du nombre de classes bilingues. Certes, les CPD en occitan ont moins de classes bilingues à charge, mais elles bâtissent le projet pédagogique qui touche des milliers d’élèves et cette charge s’ajoute au suivi et au développement du bilingue. Cette double charge nécessiterait amplement l’attribution de 2 postes par département occitan.
- Carine MAURY (FSU)
- revient sur la question des lycées et indique que le « choix » des familles serait certainement autre si l’information était meilleure et si les coefficients au bac étaient revalorisés.
- Par rapport aux enseignements de DNL, elle souhaite qu’ils soient ouverts à plus de disciplines.
Madame la Rectrice se dit d’accord pour étudier cette possibilité d’élargissement.
- La représentante du CREO
- évoque les questions de formation : des collègues se disent parfois en situation d’insécurité linguistique, faute d’une formation initiale et/ou continue suffisante
- signale que le CREO n’est pas seulement une association revendicatrice, mais aussi une force de proposition et d’aide aux enseignants. Dans ce cadre, une somme a été budgétée pour aider les collègues qui souhaitent suivre des stages hors temps scolaire : le CREO peut prendre en charge 50 % de leurs frais de formation.
- signale aussi que l’Université Paul-Valéry propose tous ses enseignements « à distance » et que de nombreux collègues ont validé ainsi une ou plusieurs années de licence, qui leur ont permis une mise à niveau en langue et culture.
- fait état d’une suggestion du représentant de l’OPLO lors du groupe de travail Hérault de travailler à un document à destination des collègues recensant les possibilités de formation en temps scolaire et hors temps scolaire et les aides possibles.
La réunion se poursuit par la présentation des projets et réalisations des offices publics, qui apportent un soutien essentiel à l’enseignement.
[1] Madame Arino a eu la gentillesse de téléphoner à plusieurs personnes membres du CALR – dont la psdte du CREO –, avant la tenue de celui-ci, pour se présenter.