Le colloque, organisé par les occitanistes de l’équipe de recherche ReSO – Université Paul-Valéry Montpellier 3 se tiendra les 07 et 8/12 2023.
Seconde innovation, liée d’ailleurs à la précédente : la fin d’une revendication occitane incarnée par une seule association, le Félibrige. Si un certain nombre des acteurs du nouvel occitanisme ont pu être félibres avant la guerre, les années qui suivent la naissance de l’Institut d’études occitanes (IEO) marquent l’amorce d’une véritable rupture – avant qu’au fil des ans d’autres ruptures affectent, à son tour, cet occitanisme nouveau-né en 1945, et sans que cette rupture empêche le Félibrige de poursuivre sa propre histoire.
Dans toutes ses composantes, et dans toutes les contradictions qui la traversent, la mouvance « occitane » doit penser et gérer un certain nombre de problèmes qui se posent à la langue et à la culture dont elle se dit porteuse :
- Face au repli, de plus en plus accentué, de la pratique réelle de la langue dans la société méridionale, quelles stratégies ? La lutte pour la langue à l’école, ancienne, obtient en 1951 une première victoire partielle avec la loi Deixonne. Mais est-ce la seule lutte à mener ?
- La prise de conscience de l’inégal développement entre régions françaises au cours des Trente Glorieuses amène un certain nombre d’acteurs à prendre en compte des dimensions de la vie du pays d’oc jusqu’alors négligées, et à en tirer des conséquences en termes de formulation de revendications de type nouveau. Comment analyser ces revendications, et comment mesurer leur impact en société ? Quelle est la portée exacte des contacts qui peuvent se nouer avec telle ou telle lutte sociale ou sociétale ? (viticulture, Larzac, Ladrecht…)
- Comment le mouvement aborde-t-il la situation nouvelle créée par l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, face à la loi de décentralisation de 1982, par exemple ?
- D’une étape à l’autre, ce sont des générations successives, avec une relation à la langue et une culture politique différentes, qui prennent en main la revendication : quelles conséquences sur la façon dont cette dernière évolue ?
Si pour des raisons évidentes c’est le mouvement occitan qui est au centre de ce colloque, il n’est pas possible de ne pas le resituer dans un cadre plus général, en particulier l’existence à la même époque de mouvements revendicatifs dans plusieurs régions françaises, de la Bretagne au pays Basque, à la Corse ou à la Catalogne nord Il conviendra donc, avec l’aide de spécialistes de ces zones, de comparer l’évolution de la mouvance occitaniste et celle de ces mouvements, qui certes partagent avec elle une même appartenance au monde français, mais se développent dans d’autres contextes régionaux, à partir d’histoires et de modalités d’action différentes.