Je vous remercie d’avoir adressé à la FSU et à ses syndicats votre analyse sur le rapport de l’inspection générale portant sur les options au lycée général et technologique. La FSU se retrouve dans la lecture de la FELCO, votre synthèse est comme toujours précise et instructive.
Nous partageons par ailleurs l’alerte que vous formulez, le rapport consacre bien peu de place aux langues régionales.
La FELCO connaît l’action constante et déterminée des syndicats de l’enseignement de la FSU pour le développement des langues régionales dans le réseau public. Il s’agit tout à la fois de garantir l’accès à un enseignement de et en langue régionale à tous les élèves qui le demandent et veiller à la continuité des apprentissages de l’école au lycée. Le service public d’éducation doit avoir des moyens spécifiques pour financer ces formations et contribuer ainsi à augmenter le nombre de locuteurs pour qu’aucune langue de France ne disparaisse.
Bien évidemment les réformes du lycée et du bac ont considérablement impacté les effectifs des élèves qui suivent un enseignement de ou en langue régionale. Suppressions d’emplois et de postes dans les lycées, fragilisation des options plus rares non financées et affluence pour d’autres nécessaires aux orientations de Parcoursup (les options maths par exemple en Terminale), les marges sont en plus quasi nulles pour financer les LVC et les options dès la seconde. Le rapport le pointe très justement. Les Inspecteurs qui le signent auraient pu aller jusqu’au bout de leur réflexion et reconnaître la responsabilité du ministre ! Après avoir soutenu sans ambages la réforme du lycée, certains syndicats s’étonnent aujourd’hui des conséquences de la réforme pour les langues régionales. La FSU n’a jamais varié sur son analyse et continue de demander la remise à plat des réformes du lycée et du bac.
Dans l’immédiat, certaines préconisations du rapport pourraient être des leviers pour faire bouger les lignes sur les langues régionales en lycée. Mais les toutes récentes évolutions sur le bac en contrôle continu et la soudaine revalorisation des options dans l’examen vont avoir de nouveaux impacts qu’il faudra analyser. En tout cas, la FSU mesure parfaitement que dans ce nouveau contexte, l’absence de financement spécifique pour les langues régionales pourrait accélérer un fois de plus le déclin des effectifs. La FSU portera dans les instances de concertation (CSE et CTM notamment) cette exigence de moyens fléchés, en plus des besoins de recrutement de personnels et de formation.
La FSU et le SNES-FSU préparent dès à présent leur congrès national respectif tous deux organisés en 2022, l’occasion d’approfondir avec les adhérent-es nos revendications pour les langues régionales. Plus particulièrement pour le lycée, le débat devrait porter sur la classe de seconde et l’inscription des élèves à des options obligatoires, le retour d’une option langues régionales pour les séries technologiques et l’articulation avec le supérieur d’un enseignement de et en langue régionale suivi au cycle terminal. Nous savons que la FELCO suivra attentivement ces temps forts de notre démocratie syndicale.
Très cordialement, Benoît Teste, secrétaire général de la FSU