15-09-21 – le premier Ministre rencontre les représentants des écoles associatives. La FELCO réagit

La FELCO, qui fédère les associations académiques des enseignants d’occitan de l’Éducation nationale, vient d’apprendre, indirectement, que ses demandes répétées de participation à la rencontre prévue le 15 septembre avec le Premier Ministre à propos de l’enseignement des langues régionales avaient été ignorées par leurs destinataires.

Nous déplorons ce que nous ne pouvons interpréter autrement que comme une marque de mépris pour des fonctionnaires engagés depuis 70 ans à la promotion des langues de France.

Bien sûr, le choix de ne prendre en compte que les associations relevant de l’enseignement privé peut s’expliquer, du point de vue du gouvernement : ce sont les protestations, légitimes au demeurant, de ces associations qui ont été relayées par les médias, et prises en charge par le rapport de MM. Euzet et Kerlogot. Mais l’article 4 de la loi Molac qui a été victime de la censure du Conseil Constitutionnel concernait, faut-il le rappeler, la possibilité d’une extension dans l’enseignement public de la méthode pédagogique dite immersive. Et c’est seulement par ricochet, aux termes d’une interprétation extensive du concept de service public, que les écoles associatives se sont trouvées impliquées et menacées.

Il ne nous paraît pas juste de limiter la négociation qui va (peut-être) s’engager le 15 septembre à un secteur associatif qui, quels que soient ses indiscutables mérites et les difficultés dans lesquelles le plongent les décisions étonnantes du Conseil Constitutionnel, ne réunit qu’une faible proportion des élèves suivant un enseignement de langue régionale. Trop longtemps, la politique menée par les gouvernements qui se sont succédé depuis l’adoption de la loi Deixonne en 1951 s’est bornée à des mesures au coup par coup, sans réflexion sérieuse visant à insérer les langues régionales dans un projet éducatif global dans lequel l’école de la République aurait un rôle fondamental à jouer. Nous aurions pu espérer que la rencontre du 15 septembre ouvrirait une nouvelle phase, permettant de poser enfin la question à son véritable niveau. Visiblement, le temps de la réflexion n’est pas encore venu, et le gouvernement compte en rester, comme d’habitude, à une réponse conjoncturelle et partielle visant à le sortir de l’embarras où l’a plongé une consultation inconsidérée du Conseil Constitutionnel. Les langues de France, ce « patrimoine national » dont parle fugitivement la Constitution, méritent mieux.

Tout en regrettant de ne pouvoir participer à la rencontre du 15 septembre, la FELCO espère qu’il sera possible un jour d’aller plus loin. Elle se tient donc, avec ses partenaires de la FLAREP qui regroupe l’ensemble des associations concernées par l’enseignement des langues régionales dans l’école de la République, à la disposition du Premier Ministre pour toute consultation à venir.

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