1 poste à l’agrégation, 4 postes au CAPES d’occitan 2018 : de qui se moque-t-on ?
Au printemps dernier, les enseignants d’occitan se réjouissaient, après des années de demandes infructueuses, de la création d’un concours d’agrégation de langues de France – option occitan, plus de 20 ans après la création du CAPES.
La création de l’agrégation ouvrait enfin des possibilités d’évolution de carrière aux centaines de professeurs en poste en lycées et collèges, et offrait des perspectives aux étudiants.
Des formations étaient ouvertes à Toulouse et Montpellier. Une cinquantaine de candidats s’inscrivaient au concours et se jetaient avec enthousiasme dans la préparation d’épreuves exigeantes ; les universitaires élaboraient des cours, organisaient des simulations d’épreuves, des journées de travail mutualisées entre les deux universités. La préparation du concours devenait aussi un lieu de perfectionnement des savoirs des enseignants.
Or l’information officielle vient de tomber : 1 seul poste pour l’occitan !
C’est à dire 1 poste pour 50 candidats ! Cette décision confine au mépris le plus brutal et que nous ne saurions accepter, quels qu’en soient les prétextes, budgétaires notamment : la réalité des inscrits fait qu’ils sont déjà enseignants, affectés sur des postes. Il ne s’agit donc pas de création de ressources nouvelles, il s’agit juste de la possibilité d’une promotion les mettant à égalité avec leurs collègues des autres disciplines.
Si l’on ajoute à cela que le nombre de postes au CAPES 2018 n’est que de 4 , soit une baisse de 33 % par rapport à la session 2017, et que l’espace occitan compte 32 départements, dont une bonne part sans aucun professeur du second degré titulaire (Puy-de-Dôme, Haute-Vienne, Corrèze, Ardèche, Drôme, Hautes-Alpes), ou avec un seul (Cantal, Haute-Loire, Alpes de Haute-Provence), on mesure l’ampleur du mépris face à une langue pourtant inscrite dans le patrimoine national (Art. 75.1 de la Constitution).
Interrogé durant la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron, qui affirme toujours faire ce qu’il dit, expliquait alors qu’il faciliterait, « dès l’école, l’apprentissage des langues et cultures régionales, dont l’intérêt éducatif, linguistique et culturel est reconnu. ».
Le même Emmanuel Macron qui s’enthousiasmait à Pau le 12 avril dernier sur cette « France plurielle » et « ses belles langues régionales » que, disait-il « je veux reconnaître et que nous reconnaîtrons ».
Nous ne pouvons que nous étonner que le ministère de l’Éducation nationale choisisse le chemin inverse.
Nous ne l’acceptons pas.
Et nous le faisons savoir publiquement… Nous informons d’ores et déjà nos élus, députés et sénateurs, représentants des collectivités territoriales, ainsi que les organisations syndicales.
Avec la FELCO, nous demandons à tous les citoyens de ce pays attachés à sa pluralité linguistique et culturelle de soutenir notre demande d’augmentation de postes à la session 2018 pour les concours de l’agrégation et du CAPES