M.Jean-Michel Blanquer
Ministre de l’Education nationale
110 RUE DE GRENELLE
75357 PARIS SP 07
Objet : Enseignement de l’occitan : demande de réexamen du nombre de postes
aux concours du 2nd degré.
Monsieur le Ministre,
Le ministère de l’Éducation nationale vient de publier le nombre de postes ouverts
au concours du Capes d’0ccitan-langue d‘oc, en baisse de 33 % cette année (4
postes centre 6 postes en 2016) ainsi qu’à l’Agrégation de langue régionale option
occitan (1 poste) créée il y a quelques mois.
Si nous comprenons les contraintes qui pèsent aujourd’hui sur les finances
publiques et les difficultés liées au recrutement des professeurs du second degré
dans un grand nombre de disciplines, nous tenions à vous faire part cependant de
notre incompréhension quant à ces décisions, qui si elles étaient définitives,
contrediraient les engagements du ministère relativement à l’enseignement de
l’occitan.
En effet, la convention ministérielle sur l’enseignement de l’occitan signée le 26
janvier dernier prévoit un développement de l’offre d’occitan dans le second degré,
qui se caractérise hélas actuellement d’une part par un goulet d’étranglement en
termes d’offre, et ce malgré la demande des familles, et d’autre part de difficultés à
assurer la continuité des parcours au second degré faute de ressource humaine
suffisante.
C’est pour cela que concernant le Capes d‘Occitan, la convention ministérielle
stipule que le ministère détermine le nombre de postes au Capes d’Occitan après
avoir pris en compte les besoins des cinq Rectorats concernés quant à leurs besoins
en ressource humaine. 0r, une première estimation indique que le nombre de
départs à la retraite sera au moins de 5 cette année. 4 postes au Capes
contribueraient donc à réduire la ressource de façon conséquente en 2018, alors
même que contrairement à bon nombre d’autres disciplines, le Capes d’Occitan~
langue d’Oc n’a pas eu de difficulté à pourvoir l’ensemble de ses postes ouverts les
précédentes années. Des dispositifs de congés formation financés par les Rectorats
assortis de financements par les Régions via l’Office public de la langue occitane
(bourses pour les professeurs) ont dû être mis en place afin de pallier le manque de
ressource recrutée par voie de concours dans le second degré, ce qui représente des coûts pour le contribuable qui pourraient être évités si l’ensemble des
professeurs d’occitan pouvaient être recrutés normalement par voie de concours
(remplacement dos professeurs formés, gestion RH, aides financières
complémentaires etc.).
Par ailleurs, la création de l’Agrégation cette année par le ministère a été
unanimement appréciée car elle venait combler un déficit d’égalité d’accès à la
carrière des professeurs d‘occitan relativement à leurs collègues des autres
disciplines. Ce concours a été créé très tardivement (25 ans après la création du
Capes d’occitan) et par conséquent un rattrapage sur le nombre de places ouvertes
à l’Agrégation est attendu les premières années.
À ce titre, deux formations ont été ouvertes cette année, l’une à l’Université Jean-
Jaurès à Toulouse et l’autre à I‘Université Paul-Valéry à Montpellier, avec une
cinquantaine de personnes en formation, toutes titulaires du Capes. Si un seul
poste était ouvert à ce concours cette année, cela serait de nature à décourager les
candidatures pour les années à venir avec pour effet indésirable la fermeture des
formations correspondantes dans les deux Universités.
Pour ces raisons, nous vous proposons pour cette année de revoir à la hausse le
nombre de places ouvertes au Capes d’occitan (plus 4, places, soit un total de huit
places) et à |’Agrégation de langue régionale option occitan (plus 4 places, soit un
total de quatre places), le cas échéant sous forme de liste complémentaire, afin de
remplir les engagements et objectifs fixés par le ministère en lien avec les Régions
et l’Office public de la langue occitane et tels qu’exposés ci-dessus.
Nous vous prions d‘agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations
distinguées.
Charline CLAVEAU-ABADDIE Patric ROUX
Présidente 1er Vice-Président
Conseillère régionale déléguée Conseiller régional délégué
de Nouvelle-Aquitaine d’Occitanie