Cette position est précisée dans le bulletin académique du SNES Bretagne daté de novembre 2001 : 2001- SB SNES sur LR -2001, dont nous reproduisons ci-dessous l’éditorial.
En présentant la décision du Conseil d’Etat de suspendre l’arrêté sur l’enseignement bilingue en langues régionales et le protocole d’accord pour le passage sous statut public des écoles Diwan, la presse a souvent amalgamé les positions du SNES et celles de I’UNSA, de la FCPE et du CNAL.
De ce point de vue, un rappel s’impose.
Le SNES s’est engagé depuis longtemps en faveur du développement de l’apprentissage des langues régionales : la demande sociale est forte et croissante, le caractère positif du bilinguisme est reconnu, le service public se doit de répondre à cette demande.
Nous intervenons aux côtés des collègues pour améliorer et développer l’enseignement optionnel de Breton et de Gallo ainsi que les sections bilingues à parité horaire. Nous avons favorisé la création de CAPES, d’options ainsi que la prise en compte des langues et cultures régionales aux examens.
Nous sommes favorables à l’existence, dans le service public, d’une filière immersive. La demande d’intégration formulée par Diwan fournit l’opportunité de proposer ce type d’enseignement. Cette intégration nécessite, bien sûr que les établissements Diwan fonctionnent en conformité avec les règles du service public. Ce passage sous statut public ne doit pas se faire au détriment du développement de l’enseignement optionnel et de l’enseignement bilingue et impose que les moyens supplémentaires nécessaires soient dégagés pour l’intégration des personnels.
Ce sont ces principes qui nous ont guidés lorsque J.Lang a présenté son plan sur les langues régionales et qui ont inspiré les amendements présentés par la FSU et acceptés par le Ministre au Conseil supérieur de l’Education. Les projets de textes ainsi amendés nous ont permis d’émettre un vote positif sur la plupart d’entre eux.
Mais, après le CSE, certains articles ont été à nouveau modifiés par le Ministère.
La circulaire que nous contestions parce qu’elle faisait de la langue régionale la langue exclusive de communication a été publiée en l’état.
C`est sur ce point et ce point uniquement que nous avons déposé un recours. Ce recours n’a bien sûr rien à voir avec celui de l’UNSA de la FCPE et du CNAL qui remet en cause le principe de l’enseignement immersif et la totalité du protocole d’intégration de Diwan.
En modifiant les textes présentés au CSE pour aboutir à une formulation sanctionnée par le conseil d`état, le ministère a agi avec une grande légèreté.
Quant à nous, notre position n’a pas changé : nous restons favorables à l’intégration des écoles Diwan dans le service public, nous continuons à intervenir pour que le service public réponde à la demande d’enseignement en langue régionale et nous serons aux côtés des collègues pour défendre leurs intérêts.
Nous resterons toujours vigilants quant au respect des principes du service public et laïque de l’Education Nationale.
Nous continuons donc à demander au Ministère la publication de nouveaux textes negociés qui rétablissent l’équilibre construit en mai dernier.
Gilbert Martinet