Cette assemblée générale, suivie d’un moment convivial a eu lieu à l’Université Paul-Valéry de 9 h à 12 h. Le bureau s’est réuni après l’AG pour mettre en œuvre les décisions prises.
Présents
Catherine Bataller, Benoît Bolano, Béatrice Bringué, Delphine Colras, Sarah Combès, Aurélie Dieudonné, Jacqueline Martin, Mélanie Roussel, Céline Serva, Josette Soliva, Claire Torreilles, Marie-Jeanne Verny.
Excusés
Éric Astié, Sébastien Bournat, Sylvan Chabaud, Déva Dauriac, Véronique Fiol, Denis Galvier, Regis Labedan, Marion Lavergne, Carine Maury, Claudine Paul, Joëlle Rossignol, Barbara Rouquette.
Rapport moral
La présidente, Marie-Jeanne Verny, présente le rapport moral qui est publié dans le bulletin Ensenhad’òc, p. 3 et figure à l’ANNEXE 1 de ce compte rendu (détail des actions avec références au site https://www.felco-creo.org/)
Elle rappelle le but de notre association : faire le lien entre tous les enseignants de l’académie, du premier degré, du second degré et du supérieur et assurer un dialogue avec les services académiques, les élus et les syndicats sur tous les points qui font la spécificité de notre enseignement.
Pour l’année scolaire 2023-24, on peut dire que, si le cadre général – situation de l’Éducation nationale, réformes du 2nd degré – est loin d’être propice à nos enseignements, comme à tous les enseignements optionnels, si la vie des enseignants est souvent difficile, les engagements publics de la Région et la loi dite « Molac » (mai 2021), constituent un cadre favorable et les relations avec les autorités académiques sont devenues bien plus apaisées.
Mme Verny rappelle la tenue de deux CALR (Conseil Académique des Langues Régionales) préparés chacun par un groupe de travail par département (soit 8 séances par an auxquelles elle a assisté et pour lesquelles elle a fourni des comptes rendus). Elle souligne l’intérêt de la collaboration avec les syndicats, ainsi qu’avec l’OPLO (Office public de la langue occitane) et avec la Région Occitanie. Elle note toutefois un investissement inégal des autres collectivités territoriales (départements, villes), pourtant sollicitées par le CREO.
Elle rappelle également que la Convention État / Région est en cours de renouvellement (navette entre MEN et OPLO).
La situation de l’enseignement reste difficile en second degré. Les conséquences de la Réforme des lycées, malgré l’augmentation en 2021 du coefficient, sont constatées par tous : emplois du temps ingérables, concurrence sauvage entre options, dévalorisation de celles-ci au bac, pression de Parcours’sup. La baisse de l’offre et celle de la demande vont de pair. Seulement 8 lycées offrent l’occitan (pour une vingtaine il y a quelques années). Les services des professeurs sont souvent difficiles (plusieurs disciplines enseignées dans plusieurs établissements).
La situation est meilleure en premier degré. Les points noirs sont encore le manque de personnel qualifié pour le développement du bilinguisme souhaité par tous (malgré le dispositif Ensenhar), l’absence de personnel de remplacement.
La présidente se félicite des relations avec les élus de la Métropole, de la Région et du Département de l’Hérault qui ont en particulier apporté leur soutien à la journée Total Festum au Jardin des Plantes de Montpellier
Quant à la vie interne du CREO, comme en témoigne le détail des activités répertoriées sur le site, on peut se féliciter, cette année encore, de son dynamisme et de son ouverture. Adhésions à un niveau acceptable (autour de 120) même si des efforts peuvent être faits en ce domaine, participation à de nombreuses manifestations militantes ou pédagogiques, dont plusieurs ventes de documents pédagogiques qui sont pour l’association une aide essentielle (voir rapport financier). Une dizaine de projets pédagogiques ont été aidés financièrement. Plusieurs adhérents ont bénéficié d’une dotation de matériel pédagogique. La publication du bulletin bilingue Ensenhad’òc a été possible début septembre grâce à l’implication (pendant l’été) de Benoit Bolano et Lucie Tressoldi. Cette publication assure à l’association un lien interne et externe de grande qualité. Le bulletin a été tiré à 400 exemplaires, dont une version française à destination des partenaires (administration, élus, syndicats), pour un coût de 1400 euros environ dont nous espérons qu’il sera compensé par de nouvelles adhésions.
Le rapport moral est voté à l’unanimité.
Rapport financier
La trésorière, Josette Soliva, présente bilan financier et compte de résultat. Les finances de l’association sont sainement équilibrées, avec une nette remontée des ventes de livres cette année. Le budget prévisionnel 2024-25 est de 14200 euros. Voir en ANNEXE II les documents comptables.
Le travail de trésorerie est alourdi de la gestion des dossiers d’aides aux projets d’écoles et abonnements divers, qui peuvent aussi être des aides à la formation. Il faut préciser toutefois que l’examen de la répartition de la somme fixée pour les projets et actions pédagogiques (6000 euros) est fait collectivement en bureau.
Le rapport financier est voté à l’unanimité. Quitus donné à la trésorière.
Vie de l’association et perspectives pour l’année 2024-2025
Un premier débat s’engage sur cette question des aides aux adhérents – individuels, ou établissements.
Pour rappel le CREO apporte 4 types d’aides à ses adhérents et à ses adhérents seulement, enseignants ou établissements scolaires, ce qui est la moindre des choses :
- abonnement au Diari pour toute adhésion avant le 15 décembre
- dotation en matériel pédagogique. NB : les documents sont à retirer à Montpellier
- aide pour la réalisation de vos projets pédagogiques. Fiche à télécharger sur ce lien
- participation aux frais de formation (écoles et stages hors Éducation nationale). Fiche à télécharger sur ce lien
Concernant l’aide aux projets pédagogiques, en collège, le montage des dossiers se fait en début d’année scolaire et les gestionnaires demandent une assurance de financement. Le CREO n’étant en rien une instance financière, on ne peut attendre de lui à ce niveau qu’une promesse d’aide à tel ou tel projet. En premier degré, la gestion est plus souple.
Une demande avait été présentée de deux commissions d’examen des dossier (novembre, pour anticiper sur les besoins des collègues et janvier). Après soumission à l’AG et discussion, la trésorière fait part de son impossibilité de gérer une telle décision, novembre est le mois de montage des demandes de subvention, ce qui représente un énorme travail.
Après discussion, il est décidé pour l’année en cours :
- que, dans tous les cas, les exposés de projets et demandes d’aides ou d’abonnement devront être faits avant le 15 décembre. Il s’agit, en anticipant d’un mois la date de remise des demandes de répondre aux collègues qui ont besoin d’une réponse avant la fin de l’année civile
- que la prise en compte des projets pédagogiques demandera la fourniture par les collègues concernés d’un compte-rendu d’activité à réception duquel l’aide sera attribuée.
- que la prise en compte dans le montant de l’adhésion de l’abonnement au journal Lo Diari sera réévaluée à 30 euros à compter de l’année 2025-2026. En effet, si le CREO bénéficie d’un tarif spécial accordé par l’IEO de 20 euros (au lieu des 25 que coûte l’abonnement individuel), l’adhésion + abonnement étant de 25 euros, la somme qui revient à l’association (5 euros) est très – trop – modeste pour lui permettre de remplir ses missions.
Il est également décidé de publier, à côté des financements décidés en janvier 2024 (https://www.felco-creo.org/18-01-24-lo-creo-ajuda-los-projectes-pedagogics/) les projets effectivement réalisés et les aides obtenues en 2023-2024 de manière à informer l’ensemble des collègues des possibilités offertes à chacun par l’adhésion à l’association. Une fiche technique a été réalisée pour les demandes 2024-2025 :2410-14-ficha ajuda CREO Lengadòc -projèctes pedagogics
Un second débat porte sur les difficultés organisationnelles de l’enseignement de l’occitan sur le terrain.
- En collège en particulier.
Plusieurs collègues (C. Bataller, B. Bringué, M. Roussel) témoignent de la difficulté d’alimenter puis de maintenir à un certain niveau d’effectifs les cours d’option. Selon les cas, les principaux affichent avec plus ou moins de rigueur la possibilité pour un élève d’abandonner l’option une fois qu’il y est inscrit. Mais trop de sévérité et trop de laxisme sont également délétères. Le conflit ouvert avec les parents, parfois inévitable, est catastrophique pour le professeur, la discipline et l’établissement. La réduction globale des moyens et la concurrence des options jouent, dans tous les cas, contre l’enseignement de la langue régionale.
Une nouvelle fois le débat, non tranché, a lieu au sujet des services des collègues, partagé entre leur option au CAPES et l’occitan. Leurs désirs sont différents, entre ceux qui privilégient un temps d’option pour limiter le nombre d’établissements et avoir ainsi une meilleure visibilité et ceux qui souhaiteraient n’enseigner que l’occitan. Quoi qu’il en soit, la présidente rappelle qu’outre la perte de postes (de 56 en 2000 à une trentaine), les services ainsi partagés avec l’option aboutissent pour l’occitan à une perte sèche de quelques 15 équivalents temps plein non compensés. Est évoquée aussi la difficulté de créer ou de maintenir un suivi des cursus bilingues. Pour ces élèves du primaire bilingue (ou associatif Calandreta) se pose partout la question de l’acceptation ou du refus de la désectorisation (dérogations demandées pour un établissement offrant un enseignement de l’occitan). Les réponses apportées varient selon les établissements, ou plutôt selon les usages des départements. L’exemple est donné du collège de Lézignan, du collège Clemenceau où les dérogations sont impossibles pour continuer le bilingue, ou encore du collège du Montduplan à Nîmes où la continuité optionnelle est impossible pour les élèves de Calandreta. Se pose aussi, comme à Clermont l’Hérault, la question de l’hétérogénéité des élèves entre les bilingues et les autres, que les collègues doivent gérer avec plus ou moins de facilité. De nombreux exemples sont donnés de ces contradictions à l’intérieur d’une même académie. Il y a là une piste d’intervention pour le CREO lors des groupes de travail.
- La situation en premier degré est évoquée département par département. Globalement positif, même si la vigilance s’impose pour le suivi des sites bilingues notamment : il ne suffit pas de les créer, il faut en assurer la sécurisation sans décourager les collègues qui se lancent dans ces expériences exigeantes. Record d’offre d’enseignement pour la Lozère où 43 % des écoles font de l’occitan.
- Formation continue.
- problème pour un collègue du Gard dont la candidature à la formation ENSENHAR avait été acceptée, il y a refus de la part du DASEN de libérer le poste à la rentrée. Le CREO sera vigilant lors des groupes de travail : l’attribution par l’OPLO – Offici public per la lenga occitana – de 4 bourses Ensenhar (= prise en charge du salaire des collègues pendant une année de formation) va de pair avec la prise en charge par le Rectorat des remplacements. Faute de cette prise en charge, le dispositif est forcément boiteux.
- La formation INSPE assurée à Mende en partie par visio et en partie en présentiel par G. Arbousset, formateur INSPE et Joëlle Rossignol, Conseillère pédagogique départementale donne toute satisfaction.
IMPORTANT. La présidente rappelle qu’il importe de signaler au bureau de l’association toute difficulté rencontrée sur le terrain, le plus tôt possible et de préférence avant l’un des deux GT départementaux annuels (novembre et mai) préparatoires aux CALR.
Total Festum 2025
Aurélie Dieudonné et Jacqueline Martin exposent le projet de mai 2025 à Saint-Hippolyte-du-Fort. Les objectifs culturels et pédagogiques de cette manifestation seront, à coup sûr, brillamment remplis.
Elections CA et bureau
Conseil d’administration
- Fabienne Albert, conseillère pédagogique 11
- Catherine Bataller, professeure certifiée occitan 34
- Benoît Bolano, professeur des écoles 34
- Béatrice Bringué, professeure certifiée occitan 34
- Sylvan Chabaud, maître de conférences Université Paul-Valéry
- Delphine Colras, professeure des écoles 34
- Sarah Combès, professeure des écoles, 34
- Déva Dauriac, professeure des écoles 34
- Aurélie Dieudonné, conseillère pédagogique 30
- Jacqueline Martin, retraitée 30
- Carine Maury, professeure certifiée occitan 34
- Mélanie Roussel, professeure certifiée occitan 11
- Céline Serva, conseillère pédagogique 34
- Josette Soliva, professeure des écoles 34
- Claire Torreilles, retraitée UPV 34
- Marie-Jeanne Verny, professeure émérite UPV 34
Bureau
- Présidente : Marie-Jeanne Verny
- Vice-président : Benoit Bolano
- Trésorière : Josette Soliva, trésorière-adjointe : Jacqueline Martin
- Secrétariat : Claire Torreilles, Delphine Colras
- Communication : Mélanie Roussel
Bureau voté.
Séance levée à 12 h 30.
Ce compte-rendu a été rédigé par Claire Torreilles, relu et complété par Marie-Jeanne Verny.
[1] Précisions que le prix normal de l’abonnement, hors adhésion CREO, est de 25 euros et que le CREO bénéficie de conditions particulières accordées par la direction du journal.