(1) sa thèse sur l’acquisition du langage en mode bilingue français – alsacien et sur l’apprentissage du français par de jeunes dialectophones alsaciens, thèse soutenue en 1969, jamais publiée ;
(2) son rapport sur les problèmes du bilinguisme rédigé pour le Symposium de l’Association de psychologie scientifique de langue française consacré à la genèse de la parole en 1975.
Les enquêtes préalables à ces travaux ont été menées de 1958 à 1962. Elles comportent l’observation d’une enfant qui commence à parler dans une famille bilingue français – alsacien et celle de petits Alsaciens dialectophones confrontés de 3 à 6 ans au français de l’école maternelle.
Ces recherches croisent les deux problématiques du bilinguisme et de l’acquisition du langage qui font à l’époque l’objet de vifs débats aux États-Unis et au Canada. Andrée Tabouret-Keller les rapporte, en pointe les impasses et leur oppose sa propre conception. Prolongeant les travaux d’André Martinet sur les propriétés orales du matériau linguistique et les contraintes sémantiques et pragmatiques que celles-ci induisent dans l’exercice du langage, elle expose comment ces contraintes sont organisatrices chez l’enfant de son rapport au réel mais aussi l’introduisent dans l’univers sans borne des signifiants et des représentations qu’ils peuvent susciter.
Éditions LAMBERT-LUCAS : http://www.lambert-lucas.com/livre/le-bilinguisme-de-lenfant-avant-six-ans/