21-05-21 – Loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion – dite « loi Molac »

Cette loi appelée parfois « Loi Molac » du nom de son auteur et rapporteur est la première loi spécifique aux langues régionales depuis la loi Deixonne de 1951. Le texte de la loi est en ligne sur ce lien.

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,
Vu la décision du Conseil constitutionnel n° 2021-818 DC du 21 mai 2021 ;
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :


    • Le second alinéa de l’article L. 1 du code du patrimoine est ainsi modifié :
      1° Sont ajoutés les mots : « et du patrimoine linguistique, constitué de la langue française et des langues régionales » ;
      2° Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « L’Etat et les collectivités territoriales concourent à l’enseignement, à la diffusion et à la promotion de ces langues. »

    • Après le mot : « art », la fin du 5° de l’article L. 111-1 du code du patrimoine est ainsi rédigée : «, de l’archéologie ou de la connaissance de la langue française et des langues régionales. »

    • L’article 21 de la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française est ainsi rédigé :

      « Art. 21.-Les dispositions de la présente loi ne font pas obstacle à l’usage des langues régionales et aux actions publiques et privées menées en leur faveur. »

    • [Dispositions déclarées non conformes à la Constitution par la décision n° 2021-818 DC du 21 mai 2021.]

    • L’article L. 372-1 du code de l’éducation est abrogé.

    • Les sixième et septième alinéas de l’article L. 442-5-1 du code de l’éducation sont remplacés par un alinéa ainsi rédigé :
      « La participation financière à la scolarisation des enfants dans les établissements privés du premier degré sous contrat d’association dispensant un enseignement de langue régionale au sens du 2° de l’article L. 312-10 fait l’objet d’un accord entre la commune de résidence et l’établissement d’enseignement situé sur le territoire d’une autre commune, à la condition que la commune de résidence ne dispose pas d’école dispensant un enseignement de langue régionale. »


    • La section 4 du chapitre II du titre Ier du livre III du code de l’éducation est complétée par un article L. 312-11-2 ainsi rédigé :

      « Art. L. 312-11-2.-Sans préjudice de l’article L. 312-11-1, dans le cadre de conventions entre l’Etat et les régions, la collectivité de Corse, la Collectivité européenne d’Alsace ou les collectivités territoriales régies par l’article 73 de la Constitution, la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves. »


    • Les services publics peuvent assurer sur tout ou partie de leur territoire l’affichage de traductions de la langue française dans la ou les langues régionales en usage sur les inscriptions et les signalétiques apposées sur les bâtiments publics, sur les voies publiques de circulation, sur les voies navigables, dans les infrastructures de transport ainsi que dans les principaux supports de communication institutionnelle, à l’occasion de leur installation ou de leur renouvellement.

    • [Dispositions déclarées non conformes à la Constitution par la décision n° 2021-818 DC du 21 mai 2021.]

    • Le Gouvernement remet annuellement au Parlement un rapport relatif à l’accueil, dans les académies concernées, des enfants dont les familles ont fait la demande d’un accueil au plus près possible de leur domicile dans les écoles maternelles ou classes enfantines en langue régionale.

    • Le Gouvernement remet annuellement au Parlement un rapport sur les conventions spécifiques conclues entre l’Etat, des collectivités territoriales et des associations de promotion des langues régionales relatives aux établissements d’enseignement de ces langues créés selon un statut de droit public ou de droit privé et sur l’opportunité de bénéficier, pour les établissements scolaires associatifs développant une pédagogie fondée sur l’usage immersif de la langue régionale, de contrats simples ou d’association avec l’Etat.
      La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

Fait à Paris, le 21 mai 2021.

  • Emmanuel Macron, Président de la République :
  • Le Premier ministre, Jean Castex
  • Le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, Jean-Michel Blanquer
  • Le ministre de l’économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire
  • La ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales,
    Jacqueline Gourault
  • Le garde des sceaux, ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti
  • La ministre de la culture, Roselyne Bachelot-Narquin
  • Le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari
  • Le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics, Olivier Dussopt
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