Ce stage, organisé par le centre de formation de la FSU, s’est tenu à Paris les 8 et 9 juin dernier. Il a réuni une quarantaine de militants basques, bretons, catalans, occitans. Cette nouvelle édition a reconduit ce qui avait fait le succès des précédentes : intervenants de haut niveau, présence des responsables syndicaux nationaux (Gwenaël Le Paih pour le SNES et Ghislaine David pour le SNUIPP), plaisir de travailler au-delà des enfermements corporatistes grâce à la présence de militants de la maternelle à l’université, moments en séance plénière alternant avec des ateliers thématiques plus propices aux échanges et soirée conviviale entre chants, danses et dégustations de produits amenés par les stagiaires.
Le stage a été l’occasion de rappeler les mandats de nos syndicats et de la FSU elle-même, dans leur permanence à travers les années, et dans leur évolution, due au travail collectif lors des congrès. Occasion de rappeler l’importance des engagements des militants lors de ces congrès locaux, qui font ainsi avancer la discussion et permettent d’affiner le contenu de ces mandats.
Occasion aussi d’une rencontre en visio conférence avec l’Inspecteur Général Yves Bernabé, qui, malgré son écoute bienveillante, n’avait évidemment pas les éléments pour répondre aux interrogations des stagiaires sur la dégradation des conditions d’enseignement et, d’une façon générale, sur le statut de l’enseignement des LR, particulièrement dans le second degré.
Il nous a permis d’accueillir Vincent Lorenzini, de la DGLFLF (https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Organisation-du-ministere/La-delegation-generale-a-la-langue-francaise-et-aux-langues-de-France), qui a informé les stagiaires des projets en cours, dont celui d’un grand portail pour les langues de France, qui devrait naître à l’automne.
Le programme du stage
Jeudi
Matin : retour sur les derniers congrès et mandats, point de situation, actualité départementale et nationale
Après-midi : ateliers sur les pratiques pédagogiques dans la classe : quelles pratiques et quels obstacles ?
- l’usage de la chanson
- l’utilisation de la poésie
- enseigner par le jeu en DNL
Vendredi
Matin : en dehors de l’Éducation nationale : la DGLFLF
– les langues régionales dans la culture
–les langues régionales dans l’espace public
Après-midi : travail en atelier. Élaboration par groupe d’éléments de synthèse syndicale à partir du travail du matin
Quelques échos des stagiaires
Maria Nadala PIERACCI
La richesse des échanges à ce stage FSU m’a permis de me sentir moins isolée dans mon enseignement. Je constate de très grandes différences dans l’application des textes et par conséquent dans les conditions de travail des collègues, et leurs affectations. Il est donc très important de maintenir ce type de rencontres afin de mutualiser des méthodes et moyens, et de se les approprier pour faire avancer nos pratiques. Plus que des conseils pédagogiques et didactiques, nous avons besoin d’échanger sur les pratiques de recrutement de nos élèves et rapports à la hiérarchie, la vie de nos sections, les projets menés puisque chaque professeur de LR porte la responsabilité, souvent seul, de sa propre section. Pour moi, c’est la structuration de chaque projet qui importe en premier lieu, et ensuite le rayonnement de chaque professeur.
Joan-Miquèu ESPINASSE
Retour du stage national syndical FSU « Langues Régionales ». Dense, riche, joyeux par moment, combatif, toujours. Des collègues pour le breton, catalan, occitan, créole réunionnais. Des collègues du SNUipp, SNES, SNESup, de la maternelle à l’université.
Des échanges, des témoignages, des débats, des discours, des actions, des positions, des échanges de pratiques, de la convivialité… La présence de secrétaires généraux nationaux qui marque l’attention portée à ces questions, un moment « étrange » par le discours de l’IG langues régionales du Ministère (à noter qu’il accepte de communiquer en direct avec une fédé qui le titille plus souvent qu’à son tour). Préparer du contenu pour les mandats des futurs congrès pour inclure la question des « langues régionales » dans les instances des syndicats de la FSU.
Indispensable d’avoir des syndicats structurés et structurants pour que les questions de métiers soient portées dignement. Avoir une colonne vertébrale professionnelle solide pour parer les coups, corriger les erreurs de lecture des textes par les hiérarchies, résister aux pressions des différents groupes pro ou anti.
Consolider les collègues dans leurs pratiques professionnelles pour ne pas engager trop le militantisme et la personnification de ces enseignements : exiger de la formation professionnelle conséquente et de qualité, des parcours d’élèves cohérents, une certaine « protection professionnelle » des enseignants.
Un positionnement clair des syndicats de la FSU pour un service public d’éducation de qualité pour toutes et tous, portant le même souci à la transmission des langues « régionales ».
Merci aux organisatrices et organisateurs…
Emilie Paris
Participer à ce stage de deux jours a été comme une bouffée d’oxygène en cette fin d’année. Pouvoir échanger avec des collègues partageant les difficultés que je peux rencontrer dans l’exercice de ma mission fait beaucoup de bien. Il est important de se rendre compte que les pratiques, les conditions d’enseignements ou même la lecture des textes officiels diffèrent d’une LR à l’autre, parfois même d’une académie à l’autre. Ce stage syndical permet, une fois de plus, de montrer que la FSU porte dignement les valeurs des LR dans le service public d’éducation et veille à ce que nous, professeurs de LR, travaillions dans le respect que nous méritons. Merci à tous pour la réussite des moments passés.
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