1- Quels sont vos mandats de congrès en matière d’enseignement de langue régionale : place dans les cursus, continuité de ces derniers, moyens spécifiques ministériels dédiés, offre d’enseignement dans les divers territoires concernés, postes aux concours externes et internes, etc…?
La FSU veille au développement des LR dans le service public d’éducation.
La FSU porte un contenu revendicatif pour une politique des langues régionales avec entre autres l’augmentation du nombre de postes aux concours (CRPE, CAPES, Agrégation) à hauteur des besoins et la continuité de l’enseignement de/en LR de la maternelle à l’Université dans l’enseignement public assurée par des enveloppes de moyens spécifiques, sans oublier l’enseignement agricole et professionnel.
Si la « loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion», a rappelé l’importance des langues régionales, elle n’apporte aucune réponse à la question des moyens qui manquent tant. Les LR cumulent les fragilités et sont souvent peu prises en considération : c’est pourquoi nous avons aussi des mandats demandant des supports pédagogiques adaptés.
Depuis des années, à chaque congrès national, le SNES-FSU se dote de mandats sur l’enseignement et l’apprentissage des langues régionales (ces mandats sont consultables sur notre site). Le dernier, à Montpellier en juin dernier, a rappelé, par exemple, le nécessaire besoin de retrouver une « diversification des langues étrangères et régionales […] au collège comme au lycée ». Dans le cas spécifique des LR, on sait combien la continuité de leur enseignement est précaire et difficile.
Concernant la réforme du lycée, nous nous sommes doté·es d’un mandat sur la «proposition d’un enseignement de spécialité supplémentaire construit autour de deux langues vivantes étrangères ou régionales » à titre provisoire (puisque le SNES-FSU demande une autre réforme du lycée).
Le SNUipp-FSU rappelle sa demande de création de postes et le recrutement d’enseignant·es bilingues, titulaires et formé·es pour cesser le recours aux contractuel·les.” Concernant la gestion des moyens, le SNUipp-FSU s’oppose à la mise en concurrence des filières bilingue et monolingue par la gestion des moyens et demande donc des comptages séparés, notamment lors des opérations de carte scolaire. Les dotations de postes au niveau académique doivent intégrer la dimension bilingue.
La FSU estime que l’État doit permettre aux étudiant·es d’accéder à une formation universitaire en langue régionale, afin d’enrichir le vivier de candidat·es aux concours d’enseignant·es. Ainsi les créations de poste ne dépendraient plus d’un vivier suffisant ou non.
2- Quels sont vos engagements quant à la défense des collègues concernés : mouvement, définition des postes, services…?
Peu importe sa discipline, tout·e collègue peut s’adresser au SNES-FSU (pour le 2nd degré) ou au SNUIpp-FSU (pour le 1er degré) concernant sa carrière.
La loi de Transformation de la Fonction publique a supprimé certaines compétences des commissions administratives paritaires (CAP). Cependant, les collègues peuvent contacter le SNES-FSU et le SNUIPP-FSU pour le suivi de leur carrière, leur rémunération, l’avancement d’échelon, la hors classe et la classe exceptionnelle, la liste d’aptitude, etc. En effet, l’expérience acquise par les représentant·es de la FSU au fil des années en tant que syndicats majoritaires permet aux collègues de trouver des interlocuteurs/trices compétent·es aux niveaux départemental et académique. Le ou la secrétaire d’établissement ou les référent·es de secteurs pour le SNUipp-FSU sont aussi les premières personnes vers qui se tourner, notamment face à des hiérarchies parfois hostiles à l’enseignement des LR.
Par ailleurs, dans le contexte actuel, le SNES-FSU rappelle que restaurer l’attractivité de nos professions passe en premier lieu par le rattrapage des pertes salariales subies, par l’augmentation de la valeur du point d’indice, par des mesures fortes de revalorisation des carrières et d’amélioration des conditions de travail.
3- Comptez-vous œuvrer et si oui de quelle manière pour l’application de l’article L.312.11.2 du Code de l’Education inséré il y a un peu plus d’un an et qui stipule que « Sans préjudice de l’article L. 312-11-1, dans le cadre de conventions entre l’Etat et les régions, la collectivité de Corse, la Collectivité européenne d’Alsace ou les collectivités territoriales régies par l’article 73 de la Constitution, la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves. » ?
Dans toutes les académies concernées par l’enseignement des langues régionales, il est possible de travailler avec la section locale du SNES-FSU et du SNUipp-FSU pour adresser des courriers aux élu·es et/ou au Rectorat pour demander à ce que ce texte soit respecté. Au niveau national, les représentant·es de la FSU et de ses syndicats nationaux relaient tous les points de blocage signalés par les collègues auprès des ministères concernés. C’est pour cela que la syndicalisation d’un maximum de collègues de LR est fondamentale pour permettre au syndicat d’avoir un maximum de remontées de terrain et dénoncer les situations contraires au droit. Car, s’il fallait le rappeler, un syndicat, ce sont ces adhérent·es !
Pour la FSU, les CALR (Conseils Académiques des Langues Régionales) doivent pouvoir se tenir partout, au moins deux fois par an, dans le respect des textes officiels et doivent prendre en compte les revendications des élu·es du personnel. Les conclusions des CALR doivent être mises à l’ordre du jour des CSA.
Dans plusieurs territoires, les temps d’apprentissages des langues régionales sont détournés au profit des langues étrangères limitrophes. Dans ses mandats de Mulhouse, le SNUipp-FSU s’oppose à ces détournements dans toutes les écoles des territoires concernés afin de lutter contre la mise en concurrence des langues régionales et des langues vivantes étrangères.
Le SNUIPP-FSU crée une commission nationale “Langues régionales” afin d’être actif et revendicatif au plus près du terrain dans la mise en œuvre de cet enseignement.
Par ailleurs, nos stages nationaux, SNES ou FSU, nous permettent de traiter de ce type de question. Ainsi, la question de l’immersion doit sortir des crispations qu’elle suscite, au profit de la valorisation d’un projet pédagogique à la main des équipes.
Au SNES-FSU, nous travaillons plus particulièrement cette année sur la réorganisation du lycée que nous voulons et un collège repensé pour faire réussir tous les élèves. Autant d’occasions pour réfléchir avec tous et toutes les collègues syndiqué·es aux contours du projet de culture commune que le SNES-FSU défend dans la cadre d’une scolarité obligatoire que nous voulons porter à 18 ans, une scolarité où toutes les disciplines et toutes les langues vivantes étrangères ou régionales ont leur place.
- Benoit Teste, secrétaire général de la FSU,
- Guislaine David, secrétaire générale du SNUIPP-FSU
- Gwénaël Le Paih, secrétaire général adjoint SNES-FSU