En appui à l’engagement du collectif de soutien à l’Estivada, notamment autour de la pétition https://www.mesopinions.com/petition/art-culture/estivada-gardaram-estivada/200410, la FELCO écrit à la présidente de Région.
Voir la lettre au format PDF : 2302-27-FELCO – psdta Region – sosten Estivada
Madame la Présidente,
Le 27 janvier a été annoncée par voie de presse la fin de l’Estivada. C’est assurément un très mauvais coup porté à un festival unique en France, rendez-vous gratuit, festif et fédérateur depuis près de 30 ans.
Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de festivaliers de toutes générations et de toutes origines, venus de la France entière et parfois de bien plus loin, qui s’y retrouvent.
Ce sont des concerts en soirée où se mêlent jeunes et moins jeunes, locuteurs et non-locuteurs de la langue occitane, militants ou pas, preuve d’une culture occitane bien vivante et généreuse.
Ce sont aussi des spectacles plus intimistes, des échanges avec des écrivains, qui, tout au long de la journée, drainent un public varié et permettent aux artistes et auteurs de faire connaître leurs créations.
C’est un lieu vital pour l’édition occitane où éditeurs et libraires spécialisés peuvent rencontrer les lecteurs. C’est encore, grâce au « village occitan » l’opportunité pour les associations occitanes de rencontrer le public, mais aussi d’échanger entre elles.
L’Estivada a toujours fait la part belle aux rencontres, aux projets fédérateurs, dans une dimension d’ouverture à l’autre et d’inter-régionalité.
En tant qu’association d’enseignants de l’école publique, la FELCO, qui a fait de la transmission de la langue et de la culture occitanes sa mission première, ne peut que regretter la décision de la mairie de Rodez. L’Estivada a toujours été pour nous et nos collègues un rendez-vous incontournable pour se retrouver, faire connaître au grand public et aux élus l’enseignement public de l’occitan, partager des expériences pédagogiques. C’était une tribune exceptionnelle où nous pouvions échanger entre enseignants des académies occitanes et sensibiliser le plus grand nombre à l’importance de l’enseignement des langues régionales au sein de l’école de la République. C’était enfin un moment important qui permet de faire sortir l’occitan du cadre de la classe, avec des projets en amont (notamment à travers l’opération « En attendant l’Estivada » où les classes bilingues de la ville étaient fortement impliquées), et la possibilité d’accéder gratuitement à du spectacle vivant professionnel en occitan.
C’est pour toutes ses raisons que nous vous demandons, Madame la Présidente, de soutenir les initiatives qui seront mises en œuvre pour que perdure l’Estivada, carrefour incontournable depuis 1995 de notre langue et de notre culture.
P/0 Olivier Pasquetti, président de la FELCO,
Marie-Jeanne Verny, cosecrétaire