Tout d’abord, Madame la Rectrice, nous tenons à vous faire part de notre grande satisfaction de la tenue de ce Conseil Académique des Langues Régionales.
Nous nous réjouissons
- d’avoir été prévenus de la tenue de cette réunion quasiment trois semaines avant
- de la mise en place des groupes de travail départementaux. Nous remercions d’ailleurs les Directeurs Académiques des Services de l’Education Nationale
- et de la continuité du cursus « Ensenhar ».
Mais nous regrettons fortement que
- aucun document relatif à ce Conseil n’ait été communiqué en date d’aujourd’hui
- les invitations aux groupes de travail par département ne précisaient pas l’ordre du jour et n’étaient pas accompagnées de documents de travail. Cela ne permet pas une préparation de qualité.
- la mise en place de l’EDS « Langue, Littérature et Cultures Régionales » en distanciel pour tous les élèves de l’Académie depuis le lycée Clémenceau (Hérault), pourtant acté l’année précédente, ne se soit pas faite (refus des chefs d’établissement sous le prétexte d’EDT trop difficiles à aligner).
Lors des groupes de travail départementaux, des situations précises ont été évoquées. Nous n’allons pas les citer à nouveau ici ; mais nous nous permettons, Madame la Rectrice, d’attirer votre attention sur les points suivants :
- nécessité de rétablir l’Occitan en « motif dérogatoire » lorsqu’un collège et/ou lycée de secteur ne proposent pas cet enseignement. Cette mesure permettrait d’augmenter nettement les effectifs, tout comme la possibilité de cumuler deux options; mais aussi qu’un candidat au Baccalauréat ait la possibilité de choisir l’Occitan en « EDS », en « LVB » ou en « Option ».
- nécessité d’accorder la possibilité de commencer l’Occitan en Seconde, sous la forme d’une initiation, afin de retrouver des effectifs corrects en lycée
- obligation de créer des 6e bilingue quand il y a un cursus bilingue dans le 1er degré (exemple avec les écoles « Marie de Sevigné » et « Francis Garnier » qui vont au collège « Clémenceau » (Montpellier) et que ces classes soient dérogatoires.
- continuer à affirmer votre soutien en maintenant les moyens horaires pour le cycle 3, pour les ouvertures en lycée, etc ; et en fléchant des heures, tous cycles confondus, pour que l’Occitan ne se retrouve pas perdant face aux dédoublements, aménagements pédagogiques,
Exiger que les Chefs d’établissements appliquent les textes officiels, notamment le BO N°47 du 16.12.2021 :
- certains refusent l’enseignement de l’occitan en 6e ou décident de le supprimer en 6e prétextant que, comme le Latin, il ne commence qu’en 5e
- d’autres affirment qu’il est uniquement d’une heure par semaine
- d’autres utilisent une heure fléchée « cycle 3 » pour l’Occitan et utilisent la deuxième à d’autres
- d’autres refusent la troisième heure prévue par les Textes pour les élèves issus de cursus bilingues à l’école élémentaire (cela provoque des arrêts car les enfants et leurs familles ne voient aucun intérêt à être mélangés à des grands débutants)
- d’autres ferment des niveaux, prétextant des effectifs trop bas, mais empêchant la finalité du cursus (perte des bonifications de points pour le DNB, de la mention « Langue Régionale » et de toutes les compétences acquises au cours de la scolarité)
- d’autres, enfin, suppriment les heures de la DNL
(toutes ces situations ont été évoquées aux DASEN concernés depuis deux ans ; mais aucun changement ni intervention hiérarchique)
Ne pas se baser sur des chiffres d’effectifs d’une année pour fermer des cursus
- la Crise Sanitaire a impacté tous les enseignements, mais encore plus celui de l’Occitan. Les professeurs de collège, pendant deux ans, n’ont pas pu passer dans les CM2, ni organiser de rencontres en présentiel« Cycle 3 » ni même faire cours car les classes et les niveaux ne pouvaient être brassés.
- Idem pour les professeurs en Lycée qui n’ont pas pu mener à terme leurs projets de sensibilisation et de promotion de la Langue Occitane.
- Les rentrées 2020 et 2021 ont été marquées par une nette baisse des inscriptions et ces effectifs en baisse vont se répercuter pendant les 4 années de collège et/ou les 3 années de lycée.
- D’autres raisons font qu’un recrutement peut être très vite anéanti : un(e)secrétaire absent(e) au moment de l’envoi des dossiers aux écoles du secteur, une Direction qui fait une mauvaise manipulation et fait disparaître la ligne « Occitan » du dossier d’inscription, une Direction qui refuse de joindre un document informatif sur l’Occitan préparé par le professeur, etc
Nous savons que ces situations relèvent de l’autonomie d’un Chef d’établissement, mais :
– comment un recrutement peut-il être productif et positif ? quand un chef d’établissement refuse
- qu’un enseignant passe dans les CM2 pour présenter sa discipline sur son temps libre ? (alors que les Professeurs des Ecoles sont demandeurs)
- qu’un document informatif soit joint aux dossiers d’inscription ? (document préparé par l’enseignant d’Occitan, ne demandant rien à personne)
- que l’Occitan soit intégré dans le dossier d’inscription ? (comment une famille peut-elle inscrire son enfant si la ligne « Occitan » n’apparaît pas ou –pire- si elle doit le faire sur un document à part qui risque de se perdre)
– comment des effectifs peuvent-ils être constants ?
- quand les élèves peuvent arrêter l’option quand ils le souhaitent, sans motif, à n’importe quel moment de l’année scolaire ?
- quand les cours d’option sont systématiquement de 16h à 17h ? ou pire pendant la pause repas (les enfants doivent choisir entre manger ou aller en cours !)
- quand ils sont en début ou fin de journée après des heures en Permanence
Malheureusement ces situations ne sont pas exceptionnelles et beaucoup de professeurs les subissent au quotidien, sans parler qu’un professeur d’Occitan est affecté sur deux, trois voire quatre établissements.
Nous vous remercions, Madame la Rectrice, de l’attention que vous porterez à ces demandes et des réponses qui seront apportées.