1806-07 Lettre de la FELCO à propos de la documentation Eduscol
Yan Lespoux
Maître de conférences en occitan
Président de la FELCO
À Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale
Monsieur le Ministre,
C’est avec consternation que nous avons pris connaissance du dépliant d’information diffusé par le ministère sur le site Eduscol. En effet, comme c’est le cas dans la quasi-totalité de la communication de vos services à propos de la réforme du lycée et du baccalauréat, les langues régionales brillent par leur absence.
Nous avons eu maintes fois l’occasion de vous alerter vous et vos services sur l’importance qu’il y a pour nos langues à être explicitement désignées dans ce genre de communication. En effet, l’expérience nous a toujours montré que l’absence de références claires aux langues régionales est le plus souvent interprétée à divers niveaux comme une non-existence de la matière. Des rectorats, des inspections académiques et des établissements nient alors la possibilité de cet enseignement tandis que les familles et les élèves ne se tournent pas vers la matière, du fait d’une information biaisée, puisque le document qui leur est destiné ne parle, curieusement, que de langues étrangères.
Le refus de vos services de citer dans la communication du ministère les différentes possibilités de suivre un enseignement de langue régionale ou en langue régionale revient dans les faits à nier leur existence et, partant, à organiser le démantèlement de cet enseignement.
C’est pourquoi nous vous faisons part de notre vive inquiétude et vous demandons de bien vouloir rendre aux langues régionales la place qui devrait être la leur dans l’information donnée à propos de la réforme du lycée et du baccalauréat.
Dans l’espoir d’une réponse positive à cette sollicitation, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes respectueuses salutations.
Copie de ce courrier à :
M. Macron, président de la République
M. Lahaye, conseiller discours, mémoire, culture, langues régionales
M. Huart, directeur général de l’enseignement scolaire
M. Laporte, mission langue française et langues de France (DGESCO)
M. Bernabé, Inspecteur général de l’Éducation nationale
Mmes et MM. les députés
Mmes et MM. les sénateurs