Colloque FLAREP « Les langues régionales à l’école publique pour la réussite de tous » Atelier enseignement supérieur

Lors de la dernière journée du colloque FLAREP organisé à Nice par la FELCO et son association académique l’APLR, des ateliers thématiques ont été réunis. Voici le compte rendu rédigé par Gilles Van Heems de l’atelier « Enseignement supérieur » qui a réuni des collègues représentant 5 langues : breton, catalan, flamand occidental, gallo, occitan.

Participants

  • Alà Baylac-Ferrer (MCF université de Perpignan, directeur de l’IFCT) ;
  • J.-P. Couché (ANVT – Institut de la langue régionale flamande) ;
  • D. Deffain (Association des enseignants de gallo) ;
  • O. Guillin (directeur Div Yezh Breizh)  ;
  • Rita Peix (univ. de Montpellier, antenne de Perpignan) ;
  • A.-M. Sgaravizzi-Garcia (IEO 06, ancienne professeur d’occitan dans le secondaire) ;
  • J.-P. Spies (IEO 06, ancien professeur des écoles) ;
  • G. van Heems (MCF univ. Lyon 2) ;
  • M.-J. Verny (professeur émérite d’occitan, univ. Montpellier 3),
  • Nathalie Wurbel (INSPE Aix-Marseille)

Questions et difficultés

Après un rapide tour de table, plusieurs participants soulèvent une première série de questions ou difficultés : comment développer la place des langues régionales dans les disciplines non strictement patrimoniales (par ex., introduire des cours en langues régionales en droit, lettres, mathématiques, etc.), ce qui implique de former des enseignants compétents, comment mettre en place un enseignement dans le supérieur pour les langues qui n’en ont pas (comme le flamand occidental) – faut-il par exemple commencer par monter un DU ou directement une filière de Licence ?

Le poids de l’autonomie des Universités et de la LRU de 2007

En raison de l’autonomie des universités (renforcée par la LOI n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000824315 – LRU), les situations sont très diverses d’un établissement à l’autre, mais tous concordent sur le fait que les réformes du collège puis du lycée ont tari de manière dramatique le vivier d’étudiants souhaitant poursuivre leur apprentissage des langues régionales dans le supérieur, ce qui fragilise encore la position – déjà très inconfortable – des enseignants de ces langues (on rappelle que la 73e section du CNU est la plus petite section, et que certaines langues, comme l’occitan, ont obtenu le label « disciplines rares »). Même si certaines langues sont bien mieux pourvues que d’autres, il est nécessaire de penser à un plan de développement de l’enseignement de ces langues en lycée.

Visibilité des enseignements

Il apparaît également important d’agir sur la visibilité de ces enseignements, souvent noyés dans la masse de tous les enseignements proposés, et tout particulièrement pour ceux qui viennent d’être mis en place ou doivent l’être : de ce point de vue, les réseaux sociaux (Facebook, Twitter/X, TikTok, Instagram, etc.), quoi qu’on pense d’eux, s’avèrent particulièrement efficaces pour diffuser des visuels ou des capsules vidéo, mais il faut créer des comptes propres à la formation, si l’établissement l’y autorise, ou alors passer par des associations d’étudiants ou d’anciens étudiants, ou encore demander aux étudiants de la filière de se charger de cette communication.

Rôle de la loi « Molac »

Enfin, il appert que la loi loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion – Molac change la donne, et qu’il est urgent qu’elle soit prise en compte par le MESRI.

Que demander à la FLAREP ?

Au vu de toutes ces considérations, on décide que la FLAREP devrait rapidement prendre les mesures suivantes :

  • Devenir un centre de ressources de références, rassemblant sur son site l’ensemble des dispositifs existants (liste des formations, documentation et supports de communication disponibles pour chaque langue) ;
  • Prendre rdv avec un représentant du MESRI – chose que n’a jamais fait encore la FLAREP – pour demander ce que prévoit le ministère concernant l’application effective de la loi Molac dans le supérieur ; la délégation de la FLAREP viendra avec une carte dressant l’état des lieux de l’enseignement de nos langues (en particulier les zones où il n’y a pas d’enseignement de ces langues).
  •   Monter un groupe de travail dévolu au supérieur.
Ce contenu a été publié dans FLAREP - Actes du Colloque. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.