Nous nous permettons de reprendre le message de Jean-Marie SARPOULET, IPR d’occitan dans l’académie de Bordeaux :
Après le décès de Max Lafargue en avril dernier à 81 ans, j’ai la tristesse de partager avec vous la nouvelle de celui d’Eric Gonzales le vendredi 26 mai à 58 ans.
Ces deux hommes étaient des nôtres, professeurs d’occitan et écrivains, poète pour Max, novelliste, romancier et traducteur pour Eric. Les plus anciens parmi nous se souviennent de la présence de l’un et de l’autre à nos stages.
Né en 1942, Max Lafargue avait été professeur à Langon pendant de nombreuses années. Elève de Marceau Esquieu, mèstre en gai saber, ce pédagogue était également un poète de la femme et de la nature qui publiait dans Lo gai saber. Il écrivait dans une langue fine qu’il avait travaillée avec patience. Patrick Lavaud a réalisé un film sur lui et son œuvre qui fut présenté à plusieurs reprises. Je me souviens de son hospitalité (il rangeait son vin en haut d’une armoire, un vin au goût de pierre), de son sourire et du regard bienveillant qu’il portait sur les « jeunes » professeurs d’occitan girondins de ma génération, Eric Astié, Nathalie Ganuchaud, Isabelle Loubère, Eric Roulet… Il avait publié en 2020 Sus la tuca del vent en édition bilingue aux Nuits atypiques et chez Fédérop.
Eric Gonzalès était d’une autre génération. Né en 1964, il avait passé le CAPES dans les années 90 et avait eu comme tuteur Pèir de Salles au lycée de Mourenx. L’immense revue Reclams qu’il devait diriger quelques années plus tard accueillit ses nouvelles dès 1992, il fut remarqué en 1996 pour L’òrra istuèra d’un hilh de Gelòs, un roman policier « polyphonique » qui trouve sa conclusion dans Lo melic de Silvia Chasaus où nous apprenons qui a commis le meurtre de Visenç Labaisha. Arantxa et Isabèu de la Valea, un roman et un recueil de nouvelles nous donnent deux visions assez différentes de son écriture et aussi de son engagement. Eric était très lié avec Gilbert Narioo et Sergi Javaloyès qu’il avait beaucoup accompagné dans sa démarche d’écriture. Il avait participé à plusieurs de nos stages de formation où il portait un regard amusé sur nos pratiques pédagogiques.
Ces deux auteurs vont nous manquer. Ils représentaient deux sensibilités de l’écriture moderne de notre langue dans deux styles bien différents, marqués par des influences méditées et mûries. Héritiers conscients d’une tradition littéraire multiséculaire, ils furent tous deux des amoureux de l’occitan qu’ils parlaient merveilleusement.
Los portam en nosaus, per que degun non s’esté pas a una posada deu camin.
Jean-Marie Sarpoulet
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Per ne saupre mai sus Max LAFARGA
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de Max Lafargue survenu le mardi 11 avril.
Né en 1942 à Penne d’Agenais, dans le Lot-et-Garonne, Max Lafargue était un Langonnais d’adoption. Il a été professeur d’occitan et de français pendant 25 ans dans les deux collèges et au lycée de Langon et a animé, pendant 8 ans, un cours public d’occitan pour adultes au Centre Culturel des Carmes. Il est l’auteur d’une œuvre poétique en occitan récompensée par de nombreuses distinctions et l’obtention du titre de Maître ès Jeux de l’Académie des Jeux floraux de Toulouse.
Le documentaire de Patric La Vau Max Lafarga, enfachilhat de poësia retrace les grandes étapes de la vie de Max Lafargue qui nous raconte son enfance paysanne et nous fait partager sa passion pour l’occitan et la poésie, sa complicité avec Marceau Esquieu dont il a été l’élève, sa fine connaissance de la vie et de l’œuvre poétique de Paul Froment ou encore son amitié avec l’écrivain Roger Lapassade.
Patrick Lavaud a traduit, avec l’auteur, l’œuvre poétique de Max Lafargue dans le recueil de poèmes bilingue français-occitan Sus la tuca del vent / Sur la crête du vent, paru à l’occasion de la sortie du documentaire. La traduction en français de ces poèmes donne un accès plus facile à une œuvre contemporaine d’une grande finesse poétique, enracinée dans le parler de l’enfance et le disque qui accompagne ce recueil, permet d’entendre la voix du poète lisant ses propres textes.
Extraits de Max Lafarga, enfachilhat de poësia :
- Max Lafarga : « Lo pescaire dels uèlhs de bruma » (poèma) : https://www.youtube.com/watch?v=_QyPALr_F34
- Max Lafarga : « Tèrras mescladas« : https://www.youtube.com/watch?v=_QyPALr_F34
- Max Lafarga : « Mon oncle, lo marchand de bestial » : https://www.youtube.com/watch?v=_QyPALr_F34
Plus d’infos sur Max Lafargue : https://www.lavaupatric.com/max-lafarga-enfachilhat-de-poesia